Un point de chute

« Il existe peu d’ouvertures par lesquelles faire entrer l’art dans la vie de tous les jours parce que la vie de tous les jours ignore sciemment la vie du tout premier jour. »Chaque texte de ce livre est comme un livre en soi. Le fil conducteur est le parallèle entre l’apparition de l’image et l’apparition du corps. Parce qu’il y a un acte de naissance dans les traits de chaque œuvre artistique.L’apparition d’une image recèle des mystères qui m’apparaissent liés, par un lien plus intime que celui de la simple métaphore, à l’apparition des vivants sous la forme d’une corps, à la troublante intuition de l’infini qui talonne constamment la pensée humaine et qui ne trouve d’expression que par le biais de formes qui échouent à la contenir. Il s’agit donc ici de l’expérience du dessin, de la perception du réel, de l’existence dans un corps, de la rencontre des autres et de la recherche d’un sens à notre présence matérielle. Il s’agit de notre enracinement dans une altérité multiple et de l’heureuse possibilité de basculer dans la clarté neuve du trait.Pascale Quiviger